Viaggio nella musica- Agnese Gatto: Maurice Ravel-“Histoires naturelles” (Storie naturali)

” Histoires naturelles “- Storie naturali
canto per voce media e pianoforte

Testo: Jules Renard
1 – (il pavone): Il va surement se marier aujourd’hui
“Sans hâte et noblement” (fa maggiore);
2 – (il grillo): C’est l’heure où, las d’errer
“Placide” (la minore);
3 – (il cigno): Il glisse sur le bassin
“Lent” (si maggiore);
4 – (il martin pescatore): Ça n’a pas mordu, ce soir
“On ne peut plus lent” (fa diesis maggiore)
5 – (la gallina faraona): C’est la bossue de ma cour
“Assez vite” (mi maggiore).

Organico: voce, pianoforte
Composizione: Ottobre – Dicembre 1906
Prima esecuzione: Parigi, Salle Érard, 12 Giugno 1907
Edizione: Durand: 1907
Dediche: n. 1 Madame Jean Bathori, n. 2 Mademoiselle Madeleine Picard, n. 3 Madame Alfred Edwards, née Godebska, n. 4 Emile Engel, n. 5 Roger-Ducasse

‘Histoires Naturelles’ è una raccolta di cinque brani composti da Maurice Ravel nel 1906 su testi di Storie Naturali Jules Renard.
La realizzazione dell’opera ha avuto luogo 12 giugno 1907 dal cantante Jane Báthori e compositore al pianoforte, sala Erard a Parigi. Sono state pubblicate nel 1907 da Durand editore.

Gli originali sono per canto e pianoforte. Nei video, qui sopra riportati, per voce e orchestra

1 . LE PAON.

[ “Sans hâte et noblement” (fa maggiore)].

Il va sûrement se marier aujourd’hui.
Ce devait être pour hier. En habit de gala, il était prêt.
Il n’attendait que sa fiancée. Elle n’est pas venue. Elle ne peut tarder.
Glorieux, il se promène avec une allure de prince indien et porte sur lui les riches présents
d’usage.
L’amour avive l’éclat de ses couleurs et son aigrette tremble comme une lyre.
La fiancée n’arrive pas.
Il monte au haut du toit et regarde du côté du soleil.
Il jette son cri diabolique :
Léon ! Léon !
C’est ainsi qu’il appelle sa fiancée. Il ne voit rien venir et personne ne répond. Les
volailles habituées ne lèvent même point la tête. Elles sont lasses de l’admirer. Il
redescend dans la cour, si sûr d’être beau qu’il est incapable de rancune.
Son mariage sera pour demain.
Et, ne sachant que faire du reste de la journée, il se dirige vers le perron. Il gravit les
marches, comme des marches de temple, d’un pas officiel.
Il relève sa robe à queue toute lourde des yeux qui n’ont pu se détacher d’elle.
Il répète encore une fois la cérémonie.

2 . LE GRILLON.
[ “Placide” (la minore)].

C’est l’heure où, las d’errer, l’insecte nègre revient de promenade et répare avec soin le désordre de son domaine.
D’abord il ratisse ses étroites allées de sable.
Il fait du bran de scie qu’il écarte au seuil de sa retraite.
Il lime la racine de cette grande herbe propre à le harceler.
Il se repose.
Puis il remonte sa minuscule montre.
A-t-il fini ? Est-elle cassée ? Il se repose encore un peu.
Il rentre chez lui et ferme sa porte.
Longtemps il tourne sa clé dans la serrure délicate.
Et il écoute :
Point d’alarme dehors.
Mais il ne se trouve pas en sûreté.
Et comme par une chaînette dont la poulie grince, il descend jusqu’au fond de la terre.
On n’entend plus rien.
Dans la campagne muette, les peupliers se dressent comme des doigts en l’air et
désignent la lune.

3 . LE CYGNE.
[ “Lent” (si maggiore)].

Il glisse sur le bassin, comme un traîneau blanc, de nuage en nuage. Car il n’a faim que
des nuages floconneux qu’il voit naître, bouger, et se perdre dans l’eau.
C’est l’un d’eux qu’il désire. Il le vise du bec, et il plonge tout à coup son col vêtu de neige.
Puis, tel un bras de femme sort d’une manche, il retire.
Il n’a rien.
Il regarde : les nuages effarouchés ont disparu.
Il ne reste qu’un instant désabusé, car les nuages tardent peu à revenir, et, là-bas, où
meurent les ondulations de l’eau, en voici un qui se reforme.
Doucement, sur son léger coussin de plumes, le cygne rame et s’approche…
Il s’épuise à pêcher de vains reflets, et peut-être qu’il mourra, victime de cette illusion,
avant d’attraper un seul morceau de nuage.
Mais qu’est-ce que je dis ?
Chaque fois qu’il plonge, il fouille du bec la vase nourrissante et ramène un ver.
Il engraisse comme une oie.

4 . LE MARTIN-PECHEUR.
[ “On ne peut plus lent” (fa diesis maggiore)]

Ça n’a pas mordu, ce soir, mais je rapporte une rare émotion.
Comme je tenais ma perche de ligne tendue, un martin-pêcheur est venu s’y poser.
Nous n’avons pas d’oiseau plus éclatant.
Il semblait une grosse fleur bleue au bout d’une longue tige. La perche pliait sous le poids.
Je ne respirais plus, tout fier d’être pris pour un arbre par un martin-pêcheur.
5 . LA PINTADE.
[ “Assez vite” (mi maggiore)].

C’est la bossue de ma cour. Elle ne rêve que plaies à cause de sa bosse.
Les poules ne lui disent rien : brusquement, elle se précipite et les harcèle.
Puis elle baisse sa tête, penche le corps, et, de toute la vitesse de ses pattes maigres,
elle court frapper, de son bec dur, juste au centre de la roue d’une dinde.
Cette poseuse l’agaçait.
Ainsi, la tête bleuie, ses barbillons à vif, cocardière, elle rage du matin au soir. Elle se bat
sans motif, peut être parce qu’elle s’imagine toujours qu’on se moque de sa taille, de son
crâne chauve et de sa queue basse.
Et elle ne cesse de jeter un cri discordant qui perce l’air comme une pointe.
Parfois elle quitte la cour et disparaît. Elle laisse aux volailles pacifiques un moment de
répit. Mais elle revient plus turbulente et plus criarde. Et, frénétique, elle se vautre par
terre.
Qu’a-t-elle donc ?
La sournoise fait une farce.
Elle est allée pondre son oeuf à la campagne.
Je peux le chercher si ça m’amuse.
Elle se roule dans la poussière, comme une bossue.
Et je suis sûr qu’il ne s’est pas envolé de peur, mais qu’il a cru qu’il ne faisait que passer
d’une branche à une autre.

Le Paon  secondo Alma

L’esperienza musicale donatami dallo studio di questa opera ha qualcosa di profondamente estatico e semplicemente bello.
Ho studiato tanto repertorio musicale nella mia vita di interprete, e grazie anche all’incontro con colleghi ed amici musicisti ho potuto aumentare la incredibile consistenza e la sostanza di questo immenso serbatoio, magazzino, peraltro esiguo rispetto alla sua immensità totale.
Così:
il ‘miracolo’ di queste ‘storie naturali’, suonate col pianoforte e con un mio caro amico baritono.
Poche volte come in questa la suggestione incredibile aumentava con lo svisceramento della scrittura, e il suo farlo proprio.
La natura istrionica del pianoforte dà la possibilità di farlo essere, oltre la parola che lo sostiene e lo metasimbolizza,acqua, aria, verde, cielo, un grido, un’onomatopea, come per ‘Il Grillo’ , una ruota che si apre, come per ‘Il Pavone’,una malinconica passeggiata acquatica, come per ‘Il Cigno’, una profonda nostalgia sensualissima ed immobile come per ‘il Martin-pescatore’.
Di tutti, amo particolarmente ‘il Martin-pescatore’.
Quel suo ratto furtivo, quel suo guizzo, che meraviglia il nostro sguardo immobile.
Tra terra e acqua,sta Martin, lo sento nella liquidità incantatoria del  dolce e affascinante camaleonte, il pianoforte.
Cerco in questa bellezza, e dico che il martin pescatore è proprio un bel ragazzino coi suoi colori immensi e detti,la sua presenza acquatica, pur essendo un grido d’uccello predatore. La sua voce, i suoi silenzi d’attesa.
Martin lo cerco, nelle mie colline, scambiando specularmente il cielo con le verdi colline.
E nel mio orecchio interiore ascolto solo quello che eternamente Ravel mi lascia nel suo segno indelebile di refrain sensualissima e esotica, perché irraggiungibile, malgrado l’umana esperienza delle cose della vita naturale.
Non è ‘realismo’, certamente, è un metarealismo trasfigurato nel suo Simbolo .
Adoro l’incanto luminescente e intimissimo del ‘Grillo’, qui incantatore con la sua onirica onomatopea, molto domestica e affettuosissima- intervalli di terza minore- in quella liquidità di accordi con dissonanze che rendono la mobilità lentissima di un soffio di aria estivo e pigro, sicuramente serale, o a ridosso del crepuscolo.
La magnificenza del ‘Pavone’, così regale e pomposo, ma, ancora, indolente;
e l’aggressività rapace dell’uccello dalla testolina pelata, la gallina- faraona.
Il ‘Cigno’, sì, ha già di per sé ila malinconico flusso del canto solitario e transeunte, del tutto scorre e si trasforma, ma sei da solo, lirico e struggente.
Ma il mio preferito è ‘il Martin-pescatore’, così sinuoso, e amplissimo nella sua lentezza stanca, tra terra ed acqua.
Mi auguro che, scevro da qualsiasi forma antimusicale di ‘Realismo’, si possa comprendere quanto nel simbolo dell’animale e della sua storia naturale ci sia la possibilità di confondersi, micro nel macrocosmo, con un mondo visto panteisticamente, senza furori, ma con la capacità di avere rifrazioni multiple, sensorialità altre, rispetto a quelle umane, in un segnale sinestetico che verosimilmente vada oltre la parola, la quale, in modo ineludibile, ha il suo confine e il suo limite.
La musica e gli affetti no.

A tutti i lettori auguro:-  Buon viaggio!-

Agnese Gatto- 14 aprile 2011.